40 % des élèves recensés en 2009 qui ne possèdent pas les acquis sensés être maîtrisés à la fin de l’école primaire ; des enquêtes internationales qui mettent en évidence le fait que les performances des jeunes Français sont médiocres par rapport à celles de leurs voisins alors que les dépenses d’éducation sont plus élevées dans notre pays ; une école qui ne parvient pas à corriger l’inégalité des chances entre élèves issus de milieux sociaux différents mais qui les creuse : tel est le constat établi par l’Institut Montaigne (1) dans un rapport rendu public le 5 mai dernier (2).

En cause l’échec de l’organisation des cycles mise en place par la loi du 10 juillet 1989, l’empilement et l’inefficacité des dispositifs d’aide aux élèves en difficulté, des redoublements coûteux, inutiles et dangereux, une gouvernance de l’école défaillante, des programmes trop lourds, des rythmes scolaires inadaptés, les modalités de formation, d’affectation et de rémunération des enseignants …

Pour remédier à ces dysfonctionnement pointés en leur temps par les inspections générales de l’Education nationale ou encore le Haut Conseil de l’Education, le club de réflexion préconise de mettre l’intérêt des élèves au cœur du dispositif. Pour ce faire, il avance une série de recommandations qui relèvent de quatre domaines.

§ Il invite d’abord à « réorganiser l’école sur la base des cycles et non plus des classes ». La mesure devrait permettre de réduire les redoublements qui ne seraient plus possible qu’entre le CE1 et le CE2 et à l’issue du CM2. Quant aux économies réalisées via la baisse de ces redoublements, elles seraient consacrées à une prise en charge plus efficace des élèves en difficulté.

§ Une deuxième série de propositions a trait à l’organisation du temps scolaire : abandon de la semaine de quatre jours, allongement de l’année scolaire.

§ Côté enseignants, l’Institut Montaigne plaide, entre autres, pour une politique salariale plus attractive en début de carrière et un renforcement de la formation continue des professeurs des écoles qui ne devrait plus être prise sur le temps de classe …

§ Plus novatrices sont les recommandations relatives à l’organisation de l’école. Le rapport invite ainsi à mettre en place un véritable statut des directeurs d’école et à doter ceux-ci d’un réel pouvoir de pilotage de leur établissement. Ils pourraient ainsi, suggère l’Institut Montaigne, constituer eux-mêmes leurs équipes, et en assurer l’animation.


1. L’Institut Montaigne est un club de réflexion d’inspiration libérale. Il réunit des chefs d’entreprise, des hauts fonctionnaires, des universitaires et des représentants de la société civile.

2. Vaincre l’échec à l’école primaire , Institut Montaigne, mai 2010.