« Signifier que l’acquisition des savoirs fondamentaux en primaire est plus que jamais la priorité11 », tel est l’objectif visé par le ministère avec la circulaire de rentrée 20192 publiée le 28 mai dernier. Celle-ci est en effet exclusivement consacrée au premier degré, et en particulier à la maternelle qui deviendra obligatoire quand sera promulguée la loi pour une école de la confiance.
De la petite à la grande section, la priorité est claire : installer les prérequis qui permettront aux élèves d’entrer dans les apprentissages au CP. Trois textes de recommandations pédagogiques accompagnent la circulaire : l’un traite de l’enseignement de la langue, un deuxième des nombres et de leurs utilisations, le dernier des langues étrangères. Si le texte rappelle que « la ‘‘dimension affective‘’ et la ‘‘préparation aux apprentissages scolaires’’ sont les deux éléments essentiels de l’école maternelle […] », il est permis de se demander si le ministère n’entend pas toutefois faire de la maternelle l’antichambre de l’école élémentaire tant la circulaire met l’accent sur un enseignement « régulier » et « structuré », sur « les acquisitions [progressives] déterminantes pour la maîtrise future des savoirs fondamentaux ». S’ils ne constituent pas un tournant pour ce maillon de la scolarité qualifié par Jean-Michel Blanquer de « locomotive pédagogique » pour l’ensemble du système scolaire, la circulaire et les documents qui l’accompagnent soulèvent une nouvelle fois la question de la mission de l’école maternelle. Privilégier les apprentissages ? Développer les compétences créatives et sociales ?
1. Jean-Michel Blanquer, entretien à La Croix, « Une fausse bienveillance ne doit pas retarder les apprentissages », mercredi 29, jeudi 30 mai 2019.
2. BOEN, 22 du 29 mai 2019. Document téléchargeable à l’adresse suivante : www.education.gouv.fr