Le monde change, très vite, tout le temps. Il y a eu plus de progrès technologique en vingt ans qu’en un siècle. Tout s’accélère. L’ère industrielle laisse désormais place à une nouvelle époque où l’information et le savoir sont désormais au cœur de tous les enjeux.

Il y a plus de téléphones portables sur la planète qu’il n’y a d’êtres humains. Les codes, rites, marqueurs identitaires et culturels ont ainsi été remplacés par des marqueurs numériques.  Les trois nouveaux marqueurs identitaires sont : avoir un portable, avoir un compte Facebook , avoir un niveau de jeu dans World of Warcraft… Aujourd’hui, si une entreprise  veut faire passer quelque chose à ses salariés, c’est par le jeu qu’elle pourra le faire le plus facilement. On a à peine réussi à donner une dénomination française aux Mooc (Massive open online courses), appelés Flot (Formations en ligne ouvertes à tous) ou Clom (Cours en ligne ouverts et massifs), qu’ils sont déjà concurrencés par les Spoc (small private online courses), des cours en ligne privés en petits groupes. À quand la plateforme qui permet de remplacer un enseignant en moins de vingt minutes ?

En 2020, les américains âgés de trente-huit ans auront connu entre dix et quatorze métiers.  Actuellement en France, on constate que lorsqu’un étudiant est en cinquième année universitaire, plus de la moitié de ce qu’il a appris en première année est déjà dépassé. Comment orienter un élève et lui demander de choisir très tôt un métier, une voie, une filière alors que des études précisent que 65 % des écoliers d’aujourd’hui pratiqueront, une fois diplômés, des métiers qui n’ont même pas encore été inventés ?

Nous sentons bien que notre système actuel avec sa rigidité, avec sa lourdeur, ne répond plus aux aspirations des élèves, aux attentes de l’enseignement supérieur, aux réalités de la vie économique.

Ces transformations naissantes nous obligent donc à nous demander comment anticiper, comment accompagner nos équipes mais aussi les élèves et les familles. Dans une société numérique où chacun peut être amené à créer son propre emploi et où les ordinateurs vont de plus en plus traiter et gérer les tâches non complexes, la créativité va devenir de plus en plus indispensable… Nos élèves vont donc devoir être inventifs, créatifs mais aussi capables d’initiatives et de prises de risques.

Notre credo n’est pas l’immobilisme et le statu quo. Ne perdons pas le sens de notre métier et demeurons en capacité de permettre à chacun d’être dans son élément et de développer ses talents.

Céline Colombo

Secrétaire