Alors que se met en place la réforme du lycée, Céline Colombo revient sur les réflexions et les actions engagées par la commission bac-3 bac+3 dont elle est responsable.

 

La commission bac-3 bac+3 s’est investie sur la réforme du lycée. Quels sont, pour elle, les points de vigilance ?

Céline Colombo : la réforme des lycées entrera en vigueur à la rentrée 2019 dans les classes de seconde et de première puis, à la rentrée 2020, en Terminale. La question de l’orientation devient centrale. Reconsidérer le rôle des lycées dans une double perspective d’insertion et de préparation aux études supérieures, aménager des parcours qui intègrent davantage de flexibilité, consolider la démarche d’accompagnement personnalisée, rendre l’élève responsable de ses apprentissages et de ses choix d’orientation : tels ont été les fondements de la réflexion de la commission bac-3 bac+3 et qui demeurent des points de vigilance.

 

Comment la commission bac-3 bac+3 avait-elle pensé le « nouveau » lycée ?

Céline Colombo : nous avions imaginé un lycée en quatre ans, cinq modules obligatoires – français, mathématiques, anglais, culture générale, éducation physique et sportive – un choix d’autres modules à la carte en veillant à faire communiquer les disciplines entre elles afin d’éviter une fragmentation des savoirs. Nous avions fait le choix d’un lycée qui gomme les notions de général, technologique et professionnel avec une validation de fin de parcours – qui pouvait se faire en deux ou cinq ans – en formation continue et en formation professionnelle Nous avions aussi imaginé que chaque établissement dispose d’un référent – formé – en orientation et que chaque professeur puisse être tuteur d’un groupe d’élèves pour suivre, évaluer et sécuriser leur parcours. En travaillant à partir de « sphères d’évolution et d’épanouissement », les lycéens pouvaient créer leur ambiance à partir d’indices de compétences. Il leur revenait de choisir leurs sphères et d’identifier au fur et à mesure ce à quoi cela correspondait en terme de parcours professionnel. En fin de parcours, le curriculum vitae du lycéen mentionnait les modules validés et leur niveau ainsi que l’implication du jeune au sein de l’établissement.

 

Quelles actions la commission bac-3 bac+3 a-t-elle mis en place pour accompagner la réforme du lycée ?

Céline Colombo : la commission bac-3 bac+3 a, dans un premier temps, organisé une journée d’information. Elle a eu lieu en mai dernier. Elle a ensuite rédigé un dossier central – « Réforme du lycée : notre liberté d’entreprendre » – dans le Snceel. Dossier dans lequel la commission donnait à lire son analyse de la réforme engagée mais aussi montrait que les établissements avaient su, en amont du chantier ouvert par Jean-Michel Blanquer, imaginer et mettre en place des dispositifs porteurs d’un « autre » lycée. En novembre dernier, la commission a également proposé aux chefs d’établissement et à leurs équipes des journées de formation. Assurées avec la commission politique des moyens, ces journées se sont déroulées à Paris, à Nantes et à Bordeaux. Elles ont permis de rappeler les enjeux de la réforme, d’identifier la marge d’autonomie et de liberté dont disposent les établissements dans sa mise en œuvre, de pointer les risques et les freins dont celle-ci est porteuse et de repérer les possibilités en termes de choix de spécialités, de répartition de la DHG, de travail en réseau.