Cette rentrée 2017 aura quelques particularités fortes : un nouveau gouvernement fort d’une majorité à l’Assemblée, des incidences financières sensibles du fait de la révision des classifications ajoutée à la négociation annuelle obligatoire et la mise en œuvre du statut unifié de chef d’établissement.

Les plus clairvoyants s’interrogent sur le modèle économique des établissements, entre le rôle de l’État et la part des familles, entre des charges toujours plus fortes et des produits qui ne peuvent pas indéfiniment s’ajuster. D’autres, tout aussi lucides, ont bien conscience que l’état existant de nos réseaux ne permet pas de répondre sans cesse à des solidarités dont le bien-fondé n’est pas unanimement partagé par les parties prenantes. Mais d’autres encore s’obstinent à vouloir maintenir l’existant sans se demander si le service aux usagers, aux familles, répond aux besoins actuels.

Lorsque des établissements ont du mal à vivre, à offrir un cadre de vie porteur à la communauté éducative, faut-il s’en prendre aux salaires dont on sait qu’ils sont rarement élevés ? Ce serait se tromper de combat. Il nous faut continuer le dialogue social en pensant aux plus fragiles et le mener à bien.

Faut-il affaiblir ce qui est fort en prélevant des impôts pour que les faibles le soient un peu moins ? Peut-être, si les percepteurs s’assurent du bien commun, si la volonté générale en fait le choix, avec une vision prospective partagée. Probablement pas si l’immobilisme cache des crispations sur des prérogatives et des conceptions dépassées de la présence d’un service qui n’est plus pleinement reconnu comme tel par les familles.

Dans ce contexte, je pense particulièrement aux chefs d’établissement dont l’Institution attend beaucoup. Et je me tourne plus particulièrement vers les collègues du premier degré. Vous connaissez les zones de risques avec ce nouveau statut dont la mise en place sera progressive. Il accompagne le professionnalisme. Il vous expose à des exigences encore plus grandes et pleinement justifiées de la part de vos interlocuteurs. Il ne donne pourtant pas plus de temps pour accomplir la mission.

Je vous invite à vous saisir pleinement de la mise en place du protocole « Parcours professionnels, carrières et rémunérations » qui vous permettra d’entrer dans la dynamique de l’évaluation des enseignants et, ainsi, de faire valoir votre statut auprès des inspecteurs d’académie. Se former sur ce sujet est nécessaire, aussi le Snceel propose tout un cycle de formations qui peuvent être délocalisées. Nous allons encore travailler à obtenir le cumul des temps de décharge pour plusieurs écoles proches ayant un seul chef d’établissement.

En attendant, c’est ensemble que nous travaillerons pour qu’on ne distingue bientôt plus chef d’établissement du premier et du second degré et pour que les niveaux de compétences et de responsabilités soient les mêmes. C’est le défi du professionnalisme que l’on doit relever !

Éric Hans

Président