Après la parenthèse enchantée des jeux olympiques et paralympiques, voilà que le « privé bashing » reprend dans la presse, parfois appuyé par certaines déclarations de nos confrères des syndicats de chefs d’établissement de l’enseignement public.
On retrouve depuis la rentrée des classes tantôt une étude comparative à charge comparant les H/E sans s’intéresser à la taille des établissements cités1, tantôt une enquête à charge sur les collectivités qui participent, à hauteur de ce que la loi leur permet, aux investissements immobiliers2.
Nous savons depuis le fameux « rapport Vannier, Weissberg3 » qu’il est vain de vouloir se défendre auprès de ceux qui, de toute façon par idéologie, nous attaquerons toujours.
Nous pouvons cependant rappeler deux vérités que même nos détracteurs les plus farouches ne peuvent ignorer. D’une part, la liberté de choix des familles est un droit constitutionnel. Ce choix est libre. Il a un coût, les familles le savent et l’acceptent. D’autre part, si nous scolarisons des élèves, c’est, précisément, parce que ces mêmes familles nous reconnaissent. C’est aussi parce que les services d’éducation et d’instruction portés, dans nos réseaux, par des projets d’établissement clairs sont assurés et jugés performants.
Nous n’avons pas à nous excuser d’avoir consommé plus de missions pacte que nos collègues du public comme l’a révélé un autre grand média4. L’objectif annoncé par le ministère n’était-il d’en faire profiter tous les élèves ? N’est-ce pas le comble, dans le monde de l’École, que le « bon élève » soit pointé du doigt ?
Nous n’avons pas à avoir honte des forfaits reçus de l’État et des collectivités, dont nous savons, par ailleurs, qu’ils sont structurellement insuffisants. Est-ce en stigmatisant les établissements performants qui répondent à ce qui est attendu d’eux pour un coût moindre pour les contribuables, que l’on pourra remédier aux maux de notre société ?
Chers collègues, à quelques mois d’un anniversaire historique pour notre organisation, concentrons-nous sur la beauté de notre métier de chef d’établissement et ne laissons pas dire n’importe quoi.
Nous ne sommes ni victimes, ni coupables. Nous pouvons être fiers de ce qui se passe dans la vie d’un peu plus d’un million d’élèves qui fréquentent les 2 400 établissements qui adhérent au Snceel.
Abstenons-nous enfin de tout commentaire sur le réseau des établissements publics avec lesquels nous partageons les mêmes missions. Un chef d’établissement snceelien ne peut vouloir que le meilleur pour tous les élèves de ce pays.
Jérémy TORRESAN
Président du SNCEEL
- France info, 3 septembre 2024, « Rentrée scolaire : des données internes à l’Education nationale révèlent les inégalités d’enseignement entre public et privé ».
- Mediapart, 26 août 2024, « Lycées privés : révélations sur une rallonge de 1,2 milliard d’euros d’argent public ».
- Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, Rapport d’information en conclusion des travaux de la mission d’information relative au financement public de l’enseignement privé sous contrat, avril 2024.
- Le Monde, « Pacte enseignant : dans le second degré, les professeurs du privé sous contrat largement surreprésentés parmi les signataires », 22 août 2024.