Si l’année 2015-2016 a été largement occupée par la mise en place de la réforme du collège, il n’en est pas moins vrai que dans les établissements, bien des sujets ont mobilisé les énergies. Je veux parler de la réforme de la formation qui est loin d’avoir tout dit sur le sujet, et nous réserve bien des déconvenues. Et pourtant ! Nul n’ignore combien la formation de nos personnels et des enseignants, tant en premier qu’en second degrés, est capitale ! Investissement humain fort, la formation donne sens à notre engagement à leurs côtés, pour toujours mieux les préparer à affronter les défis de demain. Ne le nions pas, c’est le chapitre sur lequel nous aurons le plus à faire. Et je ne parle pas de ces réunions telles que celles qui se sont succédées sur la réforme du collège et qui n’ont pas réussi à mobiliser les maîtres de l’enseignement public. Convenons que dans la plupart des cas, il s’est agi de réunions informelles pour… « serrer les rangs » autour des inspecteurs d’académie-inspecteurs pédagogiques régionaux !

Après la réunion qui s’est tenue au ministère de l’Éducation nationale fin juin et les déclarations de la ministre, Najat Vallaud-Belkacem, en juillet, un autre chantier va s’ouvrir dans quelques semaines : celui de l’évaluation des enseignants. Vaste sujet, aurait dit le Général ! Serpent de mer, l’évaluation des enseignants semble vouloir intégrer un lourd dossier, celui de la réforme de la carrière des enseignants. J’avais pris en charge le sujet, il y a quelques années, croyant naïvement que le ministère irait jusqu’au bout. Las !

Cette réforme des parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR) pourrait nous accorder davantage de liberté de manœuvre pour faire place à une vraie politique de ressources humaines des enseignants dans nos établissements. Avons-nous des raisons d’espérer ?

Depuis plusieurs mois, notre organisation professionnelle recense – et dénonce ! – les avancées de certains recteurs tendant à contraindre les chefs d’établissement de l’enseignement privé. Ce qui est à la manœuvre, c’est une vraie volonté de circonscrire l’autonomie qui est la nôtre en matière d’organisation scolaire. Dans les assemblées régionales, les mandatés n’ont de cesse de mentionner les circulaires, injonctions, rappels divers voire menaces à l’endroit de ceux de nos collègues qui auraient quelques velléités de transgresser les injonctions ! Loi Debré avant tout, Mesdames et Messieurs les recteurs ! Telle est notre réponse ! Les 5 et 6 octobre prochain, les mandatés qui participeront à la session d’automne réfléchiront sur cette problématique qui est essentielle pour nous : l’association à l’État loin de toute assimilation.

Ces dossiers tellement importants ne sont pas exclusifs de ceux qui sont en cours comme l’uniformisation des statuts des chefs d’établissement du premier et du second degrés, les crédits pédagogiques, la rénovation de la voie professionnelle, les nouveaux territoires et les politiques publiques.

Gageons que nous saurons une fois encore faire preuve d’inventivité lorsque paraîtront les décrets d’application qui seront bien en deçà de nos espérances !

Didier Retourné, Secrétaire national