Il est aujourd’hui admis que c’est de la base et non du sommet que l’École peut se réformer et progresser et que l’échelon essentiel du changement en éducation est l’établissement scolaire. En conséquence les chefs d’établissement sont en première ligne. Il leur appartient, comme l’écrivait notre collègue Arnaud Patural, de « motiver les autres à donner ce qu’ils ont de meilleur, de les inciter à mettre tout leur potentiel au service d’un objectif commun (1) ». Les travaux de recherche l’ont en effet mis en évidence, la réussite des élèves, voire l’amélioration globale du système, dépendent de la mobilisation et de l’engagement de chacun des acteurs éducatifs au niveau de l’établissement – enseignants, personnels d’éducation et personnels administratifs au service du quotidien des jeunes – et du pouvoir d’agir qui leur est reconnu. C’est d’ailleurs ce que rappelle le Comité national de l’enseignement catholique dans un texte voté le 7 juillet dernier (2).

Reste que mobilisation, engagement et pouvoir d’agir ne sont pas avant tout affaire de structure. Ils sont avant tout affaire d’organisation du travail, de posture des adultes, de mode de pilotage du chef d’établissement et du type d’autorité que celui-ci exerce et promeut. Mobilisation, engagement et pouvoir d’agir requièrent en effet de favoriser l’émergence d’une culture commune, d’entretenir une vision partagée des objectifs et des modalités de l’action pédagogique et éducative. Ils impliquent de mobiliser les partenaires de l’acte éducatif, de les associer aux circuits des prises de décisions, de les impliquer dans la dimension collective du travail. Ils supposent d’autoriser les prises d’initiatives et, pour ce faire, de miser sur leurs potentialités pour conduire à bien l’action. Ils nécessitent de favoriser le débat, d’accepter et de gérer les controverses professionnelles, de faire appel au jugement et au discernement pour faire émerger des compromis…Toutes choses qui relèvent du chef d’établissement auquel il revient d’établir ces conditions nécessaires à l’émergence de ces communautés d’apprentissage professionnel.

 

Éric Jacquot

Trésorier

 

1. Cf. « Le chef d’établissement, leader du changement », in: Snceel 687 d’avril-mai 2015 (pp. 45 et 46).

2. La concertation pédagogique et éducative dans les établissements de l’enseignement catholique.