C’est une chance d’avoir pu vivre des interventions qui nous ouvrent, de façon aussi positive, vers l’avenir par des conférences riches de densité intellectuelle et de convictions profondes.
C’est une chance également de se dire que nous pouvons revenir tous les ans pour fêter, par des temps de rencontre informelle, nos retrouvailles avec les amis et collègues.
C’est enfin une chance de réaliser que nous exerçons un beau métier porteur de sens.
Les interventions des conférenciers ont été assez convergentes pour nous donner le goût de l’innovation, du changement, et nous amener à aimer cette société qui se prépare. Participer au congrès c’est se mettre en situation de chercher les signes des temps. C’est prendre la hauteur de vue nécessaire pour discerner ce qui est essentiel de ce qui est accessoire, pour « piloter entre ruptures et cohérences ». Les ruptures sont et seront sociales, pédagogiques et psychologiques. Les rapports sociaux changeant, la relation pédagogique s’adapte au nouveau rapport maître-élève : les connaissances ne sont plus apportées par le seul professeur. Celui-ci devient encore plus un passeur de savoirs ; il devient un décodeur de l’opérabilité des apports théoriques à transformer en applications concrètes. Nous sommes donc invités à nous engouffrer dans les brèches qui s’ouvrent, à être disponibles à l’inconnu.
Et, pour s’ouvrir à l’inconnu, il vaut mieux avoir des bases solides, des points d’appui comme le sont nos relations entre chefs d’établissement. Car le congrès sert aussi à cela, à vérifier que nous ne sommes pas seuls à porter les envies de changement, de progrès, d’adaptation aux nouvelles réalités. La convivialité joue ici un rôle essentiel : la somme des échanges informels nous « re-situe » dans une dynamique d’ensemble ; elle nous conforte dans la perception d’un besoin collectif, renouvelle notre regard et nos motivations. Nous sentons bien que ce qui se joue est enjeu de société puisque nous sommes nombreux à porter des valeurs, des convictions, des attentes communes. Et ce sentiment, nous le partageons avec les membres de nos équipes de direction, parfois présents au congrès. Les adjoints partagent nos attentes, nos espoirs, nos visées. Ils sont co-pilotes.
Et nos regards communs et confiants vers l’avenir, nos actes de foi, nous rendent dignes d’être les « pilotes », des hommes et des femmes ouverts au changement, aptes à sa conduite. En effet, godiller « entre ruptures et cohérences » suppose que nous donnions du sens à notre mission, aux projets portés par les communautés éducatives, au travail de nos collaborateurs. En effet, nous ne savons pas nécessairement ce qui nous permettra de relever les défis contemporains, de nous adapter aux besoins nouveaux, d’utiliser à bon escient les technologies numériques. Justement, ne pas tout savoir nous permet d’être ouverts aux propositions, d’oser un « oui » quand il serait bassement raisonnable d’attendre frileusement que les autres fassent des essais que nous n’aurions qu’à recopier. Ne pas tout savoir peut nous rendre encore plus disponibles aux innovations, aux solutions proposées autour de nous, cela se décide.
Un bel apport du congrès aura consisté à nous mettre en éveil pour accueillir des idées nouvelles qui ont surgi, et faire preuve des audaces qui sont attendues. Nous pouvons nous en effrayer ou nous en réjouir, au choix. Le Snceel, vous le savez, fait le choix d’avancer avec confiance, avec lucidité et vigilance aussi, vers une adaptation de nos établissements aux besoins nouveaux qui ne cessent de surgir dans notre société en mouvement. À l’heure où nous déplorons tant de laissés pour compte du système éducatif, c’est notre fierté de piloter des établissements qui sont à la fois des laboratoires d’essais pédagogiques et des lieux habités de valeurs éducatives fortes.
Quel beau métier nous faisons !
Éric Hans
Premier Vice-Président.