Le 3 avril, le Snceel a convié les chefs d’établissement au premier Forum économique. Au programme de cette journée, une réflexion sur les modèles économiques des établissements privés. Grégory Laboureur, responsable de la commission réflexion économique et sociale (Cres) qui a été en première ligne dans l’organisation de cette manifestation, revient, dans les lignes qui suivent, sur ce qui a constitué un temps fort de l’organisation professionnelle.

Pourquoi un forum sur les modèles économiques ?

Tout est parti d’un sondage réalisé par la Cres auprès des adhérents du Snceel. Il a permis de « faire remonter » les préoccupations des chefs d’établissement et mis en évidence leurs inquiétudes quant à l’avenir financier des structures dont ils ont la responsabilité. Les établissements ont en effet à faire face à une augmentation significative de leurs charges. En cause une série de mesures sociales, au nombre desquelles la revalorisation des bas salaires, la fin des contrats aidés, les mutuelles obligatoires, mais aussi la mise aux normes des bâtiments ou encore les conséquences financières des nouveaux dispositifs pédagogiques mis en place par le ministère, comme le dispositif « devoirs faits ». Dans le même temps, les produits stagnent – voire diminuent – et les collectivités locales se montrent beaucoup moins généreuses. Augmentation des charges et baisse des produits font que l’équilibre financier de certains établissements est aujourd’hui menacé. C’est ce constat qui a amené la Cres à organiser ce forum économique. Il a permis aux chefs d’établissement d’échanger sur les observations et les réflexions qu’elle a conduites sur cette délicate question et, ce faisant, de partager une vision commune sur l’organisation économique de nos établissements. 

Quel a été le contenu de cette journée ?

La Cres a opté pour un « pas de côté » vers différentes organisations productives (entreprise, mais aussi mutuelles, coopératives et autres structures de l’économie sociale et solidaire) et vers des secteurs d’activité éloignés, pour beaucoup, du monde de l’enseignement (artisanat, presse écrite, habitat…). Deux tables rondes ont permis à leurs représentants d’apporter leurs témoignages. Il a aussi été question avec Raymond Doizon, président de l’Observatoire économique, social et territorial de Vendée, des conséquences, sur les pratiques économiques, de l’évolution de la société. Le forum a aussi donné à entendre la parole des bailleurs sociaux, via l’intervention de leur représentant national, Jean-Pierre Choël.

L’objectif était de donner et d’avoir de « bonnes pratiques » dont les établissements pourront se saisir. Pour ce faire un temps de travail suivi d’une mise en commun a permis aux chefs d’établissement d’échanger sur celles qui pouvaient être transférées, moyennant adaptation, aux établissements scolaires. Il a aussi été l’occasion pour les participants de faire part des réorganisations qu’ils avaient engagées dans les structures dont ils sont responsables.

Quelles suites à cette journée ?

La Cres va se saisir des pistes ouvertes par les intervenants, des réflexions des adhérents pour faire évoluer les actuels modèles économiques et proposer les éléments constitutifs d’un nouveau modèle économique pour les écoles, collèges et lycées.

Elle devra aussi penser le deuxième Forum que le Snceel proposera à ses adhérents en 2021. En effet, convaincu de l’importance, pour les chefs d’établissement, de s’organiser pour décliner les valeurs profondes portées par l’organisation professionnelle et pour partager leurs analyses et leurs expériences – et ce, dans tous les champs que recouvre la mission du chef d’établissement – le Snceel a opté pour l’organisation d’un Forum économique et/ou social biannuel.