Après un congrès 2018 dont le thème était « Prendre le temps de rêver l’École de demain », et dont vous trouverez dans le « grand angle » des reprises, j’aimerais revenir sur ce qui fait nos approches privilégiées. Nul doute que l’éducation est une priorité majeure au sein du Snceel. Nous voudrions d’ailleurs qu’il en soit de même dans toute la société.
Nous sommes à la fois des acteurs de terrain et des visionnaires pour demain. Nous favorisons certains types de relations propres à la construction de la personne et à son insertion dans des communautés humaines. Nous avons l’ambition de construire une société meilleure.
Après avoir célébré, en 2017, les cinquante ans du concept de communauté éducative – approche qui réunit toutes les parties prenantes de l’éducation des enfants et des jeunes – nous savons que l’École doit être ouverte à l’ensemble de ses partenaires pour atteindre ses objectifs de formation intégrale de l’homme. Les dynamiques mises en œuvre par nos projets éducatifs et pédagogiques en rendent témoignage.
Cette année 2018 verra, chez beaucoup, le goût de retrouver l’esprit de « mai 68 ». Nous n’avons pas fini d’en entendre parler… Qu’en reste-t-il ? L’individualisme et le rejet de l’autorité dans sa forme institutionnelle ? Ou plutôt les principes d’autonomie, de participation de tous et la transdisciplinarité dans les enseignements ? Nous savons qu’il y a du bon à retenir des grandes évolutions, des charnières de l’histoire. Cinquante ans après, l’École reste le reflet de la société. Elle peut la changer toutefois, en faisant germer ce qui doit devenir le Bien commun. Comme le fait la culture, l’École doit interroger ce que la société croit acquis.
L’École doit permettre à chaque enfant de développer le meilleur de lui-même et de s’intégrer comme citoyen dans un pays où il pourra contribuer au renouvellement des idées et à la construction d’une vie meilleure. Il s’agit donc pour nous d’éduquer à la liberté. Cela passe par la transmission des connaissances et des valeurs. Alors, nous pourrons affirmer que nous formons des êtres responsables et autonomes, utiles à leur pays et aux communautés humaines auxquelles ils appartiendront.
En cette période où se mettent en place des changements dans l’orientation post-bac, où l’universitarisation de toute formation supérieure prend forme, il nous appartient de lire les signes des temps, d’y préparer les jeunes et leurs familles et de les conduire sur le chemin de l’autonomie responsable.
Éric Hans
Président