« Un temps pour rêver l’École » : tel est le thème de réflexion auquel le Snceel a invité à l’occasion de son 18e congrès qui a réuni quelque six cents participants les 24 et 25 janvier. « L’École de demain ne ressemblera peut-être pas à ce que nous aurons prévu, elle ressemblera toutefois en partie à ce que nous aurons voulu, à ce que nous aurons préparé, a souligné Éric Hans.
Notre système éducatif a fait – et fait – l’objet de nombreuses réformes. Il convient, pour les relire, a souligné Alain Boissinot, de miser sur le temps long. C’est la seule façon, a insisté celui qui a présidé le Conseil supérieur des programmes, de « donner sens aux transformations que nous connaissons, de comprendre ce vers quoi nous allons et de mettre en avant les continuités plus que les ruptures ».
Avec Son Thierry Ly, il fut question du contrat entre la Nation et son École et des finalités du système éducatif. Et le co-auteur du rapport rédigé pour France Stratégie, Quelle finalité pour quelle École, de souligner que « le système éducatif devrait s’organiser selon la finalité qu’on décide de lui assigner » : préparer aux besoins du monde professionnel, permettre l’accomplissement de la personnalité de chaque élève, transmettre à tous une culture commune.
« Rêver l’Ecole ensemble » : sur ce sujet au cœur du congrès, il convenait de donner la parole aux chefs d’établissement. Ce fut chose faite avec Carole Brincourt et Christophe Nicoud qui ont pointé les espaces que les chefs d’établissement doivent investir pour penser et construire l’École de demain. Des propos éclairés par les apports de Line Numa-Bocage et de Benjamin Moignard qui ont mis respectivement l’accent sur l’importance de la posture médiatrice des enseignants et sur la qualité des relations et du travail entre adultes au sein des établissements scolaires.
C’est à un détour par le pilotage des organisations qu’a invité Pierre-André de Chalendar, président directeur général du groupe Saint-Gobain. Un pilotage qui implique des responsables qu’ils définissent une vision, qu’ils incarnent des valeurs, qu’ils encouragent des formes collaboratives de management…
Dispositifs visant la maîtrise des savoirs fondamentaux ; mise en pace d’une École inclusive ; réforme, dans la continuité de la refonte des modalités de l’accès en licence, du baccalauréat et du lycée d’enseignement général et technologique ; rénovation de la voie professionnelle : Jean-Marc Huart a dressé un état des lieux des chantiers ouverts par Jean-Michel Blanquer. Dans la conduite de ces chantiers, a précisé le directeur général de l’enseignement scolaire, le ministère mise sur la confiance faite aux acteurs de terrain. Confiance qui implique liberté et responsabilité.
Pascal Balmand, pour sa part, a plaidé pour une École « de l’alliance et de l’hospitalité », « de l’émerveillement et de l’initiative », « de la fraternité et de la synodalité ». « Pour vivre cette École, a insisté le secrétaire général de l’Enseignement catholique, « il convient de combiner trois fonctions : une fonction de résistance, une fonction de prophétie et une fonction d’expertise ».
C’est à Éric Hans qu’il est revenu de clore la manifestation. À cette occasion, il a réaffirmé l’importance de « l’intelligence collective » qui permet que l’École œuvre librement à la mise en œuvre « de projets pour éduquer à la liberté », « acquérir le courage de penser par soi-même », « (donner) l’audace de commencer ».