Le 9 octobre dernier, le Snceel organisait un petit déjeuner-débat. À l’ordre du jour de cette manifestation qui a réuni, à l’invitation de Gilles Lurton, député de la 7e circonscription d’Ille-et-Vilaine, membres du Cnec, administrateurs, délégués académiques, et chefs d’établissement de l’organisation professionnelle, la réforme du lycée.

Alain Boissinot a rappelé le contexte dans lequel s’inscrit la réforme et pointé les enjeux dont cette dernière est porteuse. « Depuis les années 80, a souligné l’ancien recteur, on n’a jamais cessé de débattre au sujet des lycées. Pourtant, bien que le constat paraisse établi et les évolutions nécessaires, les préconisations avancées ont rarement été suivies de prises de décisions et le lycée a résisté au changement. » Plusieurs facteurs ont permis que le gouvernement engage aujourd’hui la réforme attendue. Au nombre de ceux-ci, « la massification de l’enseignement supérieur qui fait que le lycée a cessé d’apparaître comme la conclusion d’études qui se poursuivent de plus en plus souvent par-delà le baccalauréat ». Rien ne pourra se faire, a ajouté celui qui a été à la tête de la direction de l’enseignement scolaire, sans que soient octroyées aux établissements des responsabilités qui leur permettront de conforter la culture dont chacun est dores et déjà porteur via son projet

Pour sa part, Éric Hans a redit le soutien apporté par le Snceel à la réforme engagée par le ministère. Elle rejoint, sur bien des points, les convictions de l’organisation professionnelle. Au nombre de celles-ci « l’accompagnement à l’orientation – elle devient une donnée centrale afin d’être au plus proche du projet du jeune et implique que les enseignants soient formés – et la responsabilisation de chacun dans son parcours de formation ». Pour le président du Snceel, les établissements vont devoir s’adapter : « l’avenir est aux structures agiles qui savent s’adapter aux besoins des jeunes ». Condamnant « les logiques de citadelle », il a invité les établissements à « se mettre en réseau. » Côté Éducation nationale, il a rappelé que les établissements privés, parce qu’associés au service d’éducation de la Nation, devaient être être parties prenantes de l’élaboration de la carte des spécialités et dénoncé la « tendance centralisatrice et assimilatrice » en cours dans certains rectorats. Tendance dans laquelle il voit « un danger » et « un sujet de fâcherie ». Si le Snceel soutient les intentions premières qui sous-tendent la réforme en cours et qui placent les établissements au cœur de l’organisation qui est en train de se mettre en place, il entend exercer sa vigilance, a conclu Éric Hans. Il veillera, en particulier, à ce que les rectorats, soucieux d’administrer plus que d’encourager les initiatives, ne les mettent pas à mal…