C’est un double objectif d’équité et de pragmatisme, accompagné du souci de favoriser la réflexion sur l’évolution du modèle économique et du maillage territorial de l’enseignement catholique, qui a guidé l’adoption d’un nouveau statut des chefs d’établissement catholique, par le Comité national de l’Enseignement catholique du 24 mars 2017. Commun au premier et au second degré, il reconnaît l’unicité de la mission de chef d’établissement.

Or, le Snceel tient à rappeler qu’il n’existe pas d’établissement sans chef d’établissement, et qu’il relève, par conséquent, de la dignité propre d’une école d’assumer le coût de la mission de son directeur.

Raison pour laquelle, cultiver au sein de certaines petites écoles (de deux ou trois classes) le sentiment de pouvoir vivre isolément alors même qu’elles survivent de la solidarité est un non-sens.

L’application du statut doit favoriser les regroupements entre petites écoles, les fusions d’Ogec et permettre de nommer des chefs d’établissement du premier degré à la tête de plusieurs écoles, pour leur donner plus de décharges de direction et pour répartir la charge financière de la direction sur un plus grand nombre de familles. La nécessaire professionnalisation de la gestion des écoles, la mise en œuvre du statut unique, le manque de bénévoles et la réduction drastique des contrats aidés invitent à dynamiser ces rapprochements.

Encore faut-il que les tutelles fassent appliquer le statut : cela demande du courage car, à court terme, il est plus facile de se réfugier dans l’immobilisme en prêchant la solidarité. Les exemples, scandaleux ou ridicules, abondent qui illustrent ce que Raymond Aron appelait avec justesse « l’idéal bureaucratique de l’égalité ». C’est ainsi que, dans certains diocèses, se créeraient des dispositifs de mutualisation des indemnités de direction du premier degré supportés financièrement par l’ensemble des établissements du premier ou du second degré. Serait-ce de la paresse, de l’autisme, une dissonance cognitive, un mélange de tout ça ? On ne sait pas, mais c’est manifestement profond.

Face à cette tendance à la tranquille et discrète soviétisation de certaines tutelles diocésaines ou congréganistes qui décident d’une indemnité unique qui s’appliquerait à tous de la même manière, le Snceel défend l’application stricto sensu du statut et réaffirme que sa mise en œuvre doit être un levier de changement structurel, signe de professionnalisme, favorisant les regroupements et les multi-sites.

C’est cette confiance partagée dans l’avenir de l’Enseignement catholique qui donnera le courage de surmonter les obstacles.

Arnaud Patural

Deuxième vice-président