Réformer dans la durée
Remettre l’éducation et la jeunesse au cœur de l’action publique : telle était une des visées de François Hollande. Des actions ont été engagées à cette fin dans le cadre de la refondation pour l’École de la République : priorité à l’école primaire ; définition d’un socle commun de connaissances, de compétences et de culture et, dans la foulée, réécriture des programmes de l’école du socle ; réforme des rythmes scolaires ; refonte, via l’installation des écoles supérieures du professorat et de l’éducation, de la formation initiale des enseignants ; mise en place du collège 2016…
Reste que le malaise du monde de l’éducation perdure. Certaines des réformes engagées ont fait l’objet de crispations : on se souviendra des protestations liées à la mise en place des nouveaux rythmes scolaires. D’autres ont donné lieu à des batailles idéologiques : on rappellera les polémiques consécutives à la rédaction des nouveaux programmes – ceux d’histoire tout particulièrement – ou à l’organisation des enseignements au collège. Force est de constater que l’entreprise visant à transformer notre système éducatif et à améliorer ses performances est, comme le soulignait le quotidien Le Monde dans son édition du 7 janvier 2017, « sisyphéenne ».
Et pourtant il est urgent d’agir. Les enquêtes internationales dont les résultats ont été rendus publics en décembre dernier nous l’ont rappelé : l’enquête TIMSS 2015 sur les mathématiques et les sciences qui a mis en évidence les médiocres performances des élèves français puis l’édition 2015 de Pisa qui a confirmé que la France restait la championne des inégalités sociales devant l’École. Soit autant d’éléments qui invitent notre système éducatif à rechercher davantage de performance et d’équité sociale.
Pour ce faire, la France peut sans doute regarder vers des pays dont les résultats, pour l’ensemble des élèves, sont à la hausse. Ils peuvent nous indiquer la direction à suivre : favoriser la scolarisation dès le plus jeune âge, limiter le redoublement en allant vers une plus grande personnalisation des apprentissages, renforcer les connaissances des enseignants sur le volet pédagogique de leur métier dans le cadre de la formation initiale, développer leur formation continue….
Ces mesures, est-il besoin de le rappeler, relèvent des politiques scolaires mises en place depuis 2013. Politiques dont on souhaitera qu’elles s’inscrivent dans la durée… Ce qui implique de sortir du stop and go dont nos responsables sont familiers et qui est mortifère pour notre École.
Didier Retourné
Secrétaire national