« Entre solidarités et compétition ? » : tel est le thème de réflexion auquel le Snceel a invité à l’occasion de son congrès annuel les 20 et 21 janvier.

« Acteur économique et social, l’établissement se doit d’articuler solidarités – solidarité éducative mais aussi économique, sociale et éducative – et compétition et ce, dans la perspective de la réussite pour tous », a rappelé Louis-Marie Fillon, en ouverture de la manifestation. « Relations avec les collectivités territoriales redéfinies, stratégies territoriales, fonctionnement en réseau, décloisonnement, modèles économiques qui sous-tendent le fonctionnement de nos établissements, dispositions organisationnelles innovantes, modalités économiques et sociales émergentes, solidarités requises par les transformations de l’environnement seront au cœur de nos réflexions », a poursuivi celui a présidé le Snceel pendant six années. Des réflexions éclairées, tour à tous par les propos de Philippe Aghion, de Cécile Renouard et de Marie-Aleth Grard.

Explicitant les évolutions qui affectent les structures économiques et les conséquences qui en résultent quant à leurs fonctionnements et leurs stratégies, Philippe Aghion a mis en évidence la nécessité pour les entreprises de faire toute sa place à l’innovation. Il en va, a-t-il expliqué, de leurs performances. Les établissements scolaires n’échappent pas à la règle. Compte tenu de leur finalité – permettre à chaque jeune de développer ses compétences, d’apprendre à vivre ensemble, de s’interroger sur le sens de son existence – ils ont une responsabilité première. Cécile Renouard, pour sa part, a pointé la nécessité pour les acteurs économiques, au nombre desquels les établissements scolaires, de prendre en compte une certaine anthropologie. Une anthropologie qui s’appuie sur une conception relationnelle de la personne et qui met la richesse créée au service du lien social et écologique. Avec Marie-Aleth Grard, il fut question de la mise en place d’une École de la réussite pour tous. Travail en équipe, projets qui privilégient la solidarité, pédagogie de la coopération, alliance éducative entre l’École et ses partenaires à commencer par les parents, formation initiale et continue renforcée, évaluation qui encourage, gouvernance bienveillante et formatrice de la part des chefs d’établissement figurent au nombre des principes d’organisation et de fonctionnement des établissements plus favorables que d’autres à la réussite de tous.

Nombreux sont les établissements qui œuvrent à une éducation pour tous. Pour ce faire, ils ont revu leurs modèles économiques et organisationnels et initié des solidarités et des mutualisations nouvelles. C’est ce dont ont témoigné Olivier Tranchant, Jean-François Desbonnet, François Bégards, Annick Leroy, Anne-Marie Prunet, Jean-Loup Leber et Éric Persent.

« En quoi pensons-nous et vivons-nous l’École catholique comme une ‘‘maison commune’’ ? », a questionné Pascal Balmand. Le Secrétaire général de l’enseignement catholique a invité les participants à interroger la vision qu’ils portent sur la société, l’École catholique et les établissements scolaires. « Nous sommes porteurs d’un projet spécifique », a insisté Pascal Balmand. Un projet qui donne à voir une « façon différente de vivre ensemble » et qui accorde une attention particulière aux plus fragiles.

C’est à Éric Hans, nouveau Président du Snceel, qu’il est revenu de clore la manifestation. À cette occasion, il a réaffirmé la place centrale, dans l’Institution, des établissements et de ceux qui les dirigent. Ils sont, a-t-il souligné, « des observateurs de la société, des veilleurs et des personnes qui n’hésitent pas à oser le changement, en cherchant à donner, par les expérimentations, de nouvelles réponses aux questions de notre temps. »