Le 19 février dernier, les députés ont adopté, en première lecture, le projet de loi pour une école de la confiance. Le texte, qui balaie un large spectre de thématiques a priori hétéroclites au point que certains observateurs du système scolaire ont parlé d’un « texte fourre-tout sans colonne vertébrale » ou « fait de bric et de broc », ne semblait pas devoir faire l’objet de polémiques… Le ministre n’avait-il pas déclaré, dans un entretien au quotidien Le Monde, qu’il voulait « contribuer, par la loi, à poser les bases d’une école qui inspire confiance […] et crée de la confiance en permettant la réussite et l’épanouissement de l’élève […] » ? Une ambition qui semblait devoir faire consensus.

L’examen du projet de loi a pourtant suscité plusieurs controverses au nombre desquelles celle qui est née des amendements qui visaient à rendre obligatoires le chant de l’hymne national, et l’affichage des drapeaux français et européen et de la carte de France dans toutes les salles de classe.

Est-il besoin de le souligner, de telles dispositions mettent à mal l’autonomie des établissements. Quant aux symboles de la République – devise, drapeau français et européen – ils doivent déjà faire l’objet d’un affichage visible à l’entrée des établissements.

Mais l’essentiel n’est pas là. Il est vain de penser que ces affichages puissent avoir un quelconque rôle éducatif. Ce qui importe, ce sont toutes les actions conduites pour faire vivre les valeurs de la République au sein des établissements scolaires, ce sont les projets menés autour de l’éducation à la citoyenneté, ce sont les pratiques pédagogiques et éducatives quotidiennes, c’est tout le travail réalisé au sein des séquences pédagogiques pour permettre aux jeunes de s’approprier ces symboles, de les faire leurs.

Les symboles à eux seuls ne sauraient suffire. Telle est la conviction de Marie Duru-Bellat, rappelée dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Le Point : « Ce ne sont pas [eux] qui aideront les élèves à se sentir intégrés et citoyens de leur pays. Il faut déjà qu’ils se sentent bien dans leur établissement, et c’est avant tout une question de climat. »