Si la réforme du collège n’est pas une avancée fulgurante pour l’autonomie des établissements dans un système éducatif qui évolue peu, elle va, en revanche, dans le bon sens et constitue pour nos structures l’occasion de conduire une vraie réflexion collective. Celle-ci pourra porter sur les caractéristiques de l’offre de formation au regard des élèves que nous accueillons. Elle traitera assurément des pratiques pédagogiques comme réponses aux besoins éducatifs et scolaires.

Associer à cette réflexion le personnel de vie scolaire et penser sa formation à l’aune de ces changements pourra utilement concourir à la prise en charge globale des publics les plus en difficulté. Car c’est bien de cela qu’il va s’agir. Si nombre de nos établissements ne sont pas de ce point de vue dans l’urgence, cela ne peut, en aucun cas, nous dédouaner de la responsabilité collégiale de prendre en compte la situation nationale dans sa globalité jusque dans la conduite particulière de chacun de nos établissements.

La formation professionnelle, telle qu’elle est en train de se réformer, demande au chef d’établissement de référer plus que jamais la politique de formation de la structure qu’il dirige à la mise en œuvre de son projet éducatif. Ceci vaut pour les enseignants avec les maigres moyens alloués par l’État mais surtout pour les personnels de droit privé. Ceux qui ont en charge la vie scolaire, en particulier, doivent être formés pour participer pleinement à la construction des espaces d’autonomie des établissements.

Les accords collectifs sur lesquels notre branche travaille – socle conventionnel, formation professionnelle, santé – contribueront à l’équilibre d’ensemble qui favorisera l’investissement généralisé dans des démarches éducatives et pédagogiques renouvelées et adaptées aux besoins du temps. L’élévation du niveau général des compétences est un impératif pour réussir pleinement cette évolution.

Louis-Marie Fillon
Président du Snceel