Chers collègues,
Platon prête à son maître, Socrate, la maxime suivante : « Ce que je sais, c’est que je ne sais rien ». En cette période de doute, après l’annonce du président de la République d’opérer un déconfinement progressif à partir du 11 mai et après l’intervention de Jean-Michel BLANQUER devant l’assemblée nationale le 21 avril – rythmée par l’emploi du conditionnel – on pourrait appliquer la sagesse du propos socratique afin de répondre aux multiples questions que nous posent les élèves, leurs parents, ainsi que les enseignants et tous les personnels de nos établissements.
Les échanges que j’ai pu avoir avec la DAF, la DEGESCO et la DGRH du ministère de l’Éducation nationale, ce mercredi 22 avril, traduisent également que nous sommes dans un entre-deux. Il est urgent d’attendre. Pas indéfiniment, mais un peu.
En effet, avant de former une « doctrine scolaire » qui précisera les attendus pour les élèves et leurs enseignants, le MEN attend l’énoncé d’une « doctrine sanitaire » qui sera établie par les services du ministère de la santé, dans le cadre de la mise en œuvre du déconfinement.
Quelles règles pour les transports en commun ? Quid du port des masques ? Par qui ? Quel suivi de la santé des personnels ? Quelles amplitudes horaires possibles ? … et moult autres questions qui conditionneront les maquettes de reprise dans nos établissements.
Les réponses arriveront dans le courant de la semaine prochaine. Aussi me parait-il important de ne pas vous user à la tâche sans disposer d’un ensemble de données fiables. Encore une fois, le conditionnel n’est pas l’indicatif ou le futur, pas plus que 36 divisé par 2 ne donne 15.
Pas question non plus d’employer l’impératif au niveau de nos établissements, en dehors des questions liées au respect strict des règles sanitaires. En effet, le ministère nous a assurés qu’il était bien du ressort des chefs d’établissements d’organiser la vie scolaire au mieux de l’intérêt des élèves et des personnels.
Nos régions, nos communes, nos écoles, n’ont pas le même vécu depuis le début de cette crise. Les infrastructures pédagogiques, les moyens dont les élèves disposent pour les rejoindre, sont extrêmement variés. Tout concourt à définir des contextes particuliers où seules des organisations personnalisées pourront garantir la sécurité de tous.
Dans cette optique, et comme d’habitude, je vous invite à ne pas vous laisser parasiter par des instructions intermédiaires contrariantes sur ce sujet, qui seraient émises par les moyens déconcentrés du MEN, les corps d’inspection ou les DDEC. Référez-vous directement aux instructions ministérielles ainsi qu’aux notes du SGEC.
En attendant la semaine prochaine, utilisons notre temps pour écouter les interrogations des uns et des autres, rassurer autant que faire se peut et veiller au bon moral de nos équipes. Si le déconfinement est source d’espoir, il peut aussi se révéler anxiogène. Il convient d’amorcer un véritable management de reprise.
Une nouvelle réunion avec le MEN aura lieu la semaine prochaine. Je reviendrai rapidement vers vous.
Bravo pour tout ce que vous avez déjà accompli. La ligne a tenu !
Vivien JOBY
Président du Snceel