Peut-être connaissez-vous cette formule humoristique qui s’affiche dans quelques commerces au patron taquin : « Ici le possible est déjà fait, l’impossible est en cours et pour les miracles : attendre 48 heures ! » Nul doute que certains collègues pourraient la faire leur tant leur quotidien est désormais changeant.
Nous sommes, pour la plupart d’entre nous, d’anciens enseignants ou cadres éducatifs qui se sont engagés dans « le plus beau métier du monde » par vocation pour permettre à chaque jeune de développer ses talents. C’est avec le même enthousiasme et le souci du service des élèves que nous avons opté pour le métier de chef d’établissement.
Prolifération hebdomadaire des plans divers ou manifestations nationales alourdissent nos calendriers sans pour autant remédier aux maux de la société qui demande à l’École de palier ses dysfonctionnements. Notre résilience force le respect et nous répondons présent. Programme d’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité (ÉVARS), plan « Brisons le silence », dispositifs de lutte contre le harcèlement… : nous avons tous mis en place des mesures de prévention ambitieuses et chronophages avec l’aide de nos équipes pour protéger au mieux chaque élève au quotidien.
Devant le triste spectacle offert par la discussion budgétaire au Parlement, et alors que certains députés n’ont pas renoncé à remettre en cause les modalités de financement de l’Enseignement privé sous contrat – on leur rappellera que la dépense publique par élève du privé est moindre par rapport à un élève du public – nous devenons de facto gestionnaires de pénurie. Pourtant, entre commission de sécurité, visite de tutelle, contrôle, évaluation, et autres audits à inventer… (la liste n’est pas exhaustive), nous répondons à ce qui est attendu de nous : gestion quotidienne des établissements, mise en œuvre des réformes et, bien évidemment création d’un environnement qui permettra à chaque jeune de développer son excellence… (ici encore la liste n’est pas exhaustive).
Il semble loin parfois le temps des soirs de pandémie du Covid où nos métiers étaient applaudis : nous étions aux yeux de tous, indispensables. Nous sommes désormais considérés comme polyvalents, « corvéables à merci » par ceux qui méconnaissent la réalité de notre métier mais nous expliquent comment l’exercer. Alors même que le métier gagne en complexité, que la pression sur les chefs d’établissement va croissant, nous sommes devenus – loin de la représentation que nous avions du métier quand nous l’avons choisi – des magiciens du quotidien La preuve : nos établissements fonctionnent toujours, les parents nous font confiance et leurs enfants sont nos priorités.
La magie du Snceel réside finalement dans les adhérents qui composent notre organisation professionnelle et qui partagent entre pairs. Voilà pourquoi nous espérons vous retrouver nombreux au congrès 2026 du Snceel pour « Construire Ensemble ».
Jérémy TORRESAN
Président du SNCEEL