La loi Debré sur les rapports entre l’État et les établissements d’enseignement privés votée en 1959 a été abrogée en 2000 pour être intégrée au Code de l’éducation, mais ses articles n’en sont pas moins toujours en vigueur. Après 60 ans de loi Debré, l’enseignement associé à l’État par contrat, dit enseignement « libre », peut légitimement se poser la question : « Qu’avons-nous fait de notre espace de liberté ? ». Le Snceel en a fait le thème de son congrès annuel : « Loi Debré, loi d’avenir ? ».

En cette année 2019 où nous allons mettre en œuvre les réformes des lycées généraux et professionnels, nous devons identifier notre marge d’autonomie et de liberté, et faire des choix, en tenant compte des enjeux de la réforme. Dans nos établissements dont le projet éducatif est fondé sur la formation intégrale du jeune, nous nous devons de mettre en œuvre un savoir-faire et un savoir-être dans l’accompagnement des jeunes : accompagnement dans leur discernement, accompagnement en confiance en l’avenir. Nous voulons donner du sens. Et ce n’est pas en nous contentant d’appliquer des textes du ministère et des ordres d’un recteur que nous offrirons aux jeunes la préparation vers l’avenir que leurs parents ont souhaitée en faisant le choix de les inscrire dans nos établissements, mais bien en proposant une vision éducative spécifique, qui nécessite une autonomie et une liberté de mise en œuvre.

En cette année 2019, nous devrons également nous poser la question de l’évaluation de nos établissements, sujet de plus en plus prégnant : une instance d’évaluation est créée « pour assurer une évaluation régulière et transparente des établissements scolaires » ; un rapport des inspections générales – L’évaluation des établissements par les académies – a été remis au ministre en décembre 2017, et un rapport d’information – L’organisation de la fonction d’évaluation du système éducatif – a été déposé à l’Assemblée nationale en septembre 2018. Certes, associés à l’État par contrat, il est légitime de « rendre des comptes ». Certes, des indicateurs sont déjà régulièrement publiés. Mais nous savons bien qu’ils ne reflètent pas ce qui se vit dans l’établissement. Certes, nous vivons déjà au rythme des visites de tutelle. Mais pour garantir notre qualité et notre liberté, évaluons-nous avant d’être évalués. Convaincu de la nécessaire articulation entre évaluation extérieure et auto-évaluation, le Snceel travaille sur ce point, en collaboration avec l’association des adjoints des chefs d’établissement du Snceel (Aaces) et l’association nationale des cadres d’administration et de gestion de l’Enseignement catholique (Ancagec), et fera dans le cours de l’année des propositions aux adhérents.

Sur ces sujets, comme sur de nombreux autres, des membres actifs du Snceel se mobilisent et s’engagent au service de tous les adhérents.

Blandine Schmit

Secrétaire nationale