Le hasard du calendrier faisant, c’est à votre serviteur que revient l’honneur de rédiger l’édito de janvier. Je commencerai donc par vous souhaiter, au nom de tout le bureau national du Snceel, une très belle année 2018, riche en satisfactions professionnelles et personnelles.
Mais comme l’écrit très justement Thucydide, dans La guerre du Péloponnèse, « il n’y a pas de bonheur sans liberté, ni de liberté sans vaillance ».
Nul doute que pour être heureux en 2018, en tant que chef d’établissement, il faudra faire preuve de vaillance. Il ne s’agit pas d’entrer au Panthéon des héros grecs, en cherchant querelle pour justifier de sa bravoure, mais avec raison, de défendre une liberté qui nous est chère, chaque fois qu’elle est menacée. Si nous sommes en tension avec les rectorats, sur le dossier des maîtres délégués, c’est bien parce qu’aujourd’hui la situation le nécessite. Elle fait peser un danger immédiat sur nos établissements, qui ne peuvent plus garantir une continuité de service d’enseignement dû aux familles, et à plus long terme, elle menace le renouvellement de nos ressources humaines les plus précieuses pour notre cœur d’activité. Ce n’est pas une vue de l’esprit, c’est le triste constat fait par certains de nos collègues qui jusqu’au mois de décembre recherchaient encore des enseignants à mettre en face de leurs élèves. Il y a un danger avéré. Le Snceel se mobilise avec courage. Voilà bien une illustration de la vaillance.
Pourtant louable, au vu de l’enjeu, cette attitude du Snceel dérange. Ne serions-nous plus des partenaires constructifs ?
Il me paraît souhaitable de rappeler que la problématique de la rémunération de nos suppléants n’est pas nouvelle. Elle remonte à plusieurs années, pour lesquelles, je crois, nous avons fait œuvre de patience. Il me revient aussi à la mémoire que le ministère de l’Éducation nationale a créé un groupe de travail qui s’est éteint après une deuxième rencontre, et que depuis, les promesses de discussions ne sont pas honorées par de nouveaux rendez-vous. Dès lors, à moins d’être un constructeur du vide, je ne vois pas bien comment dialoguer avec un partenaire qui ne le souhaite pas. Et, force est de constater, que c’est bien notre action commune avec l’UNETP[1], qui permet actuellement la reprise d’un dialogue dans les académies. Dans plusieurs d’entre-elles, un accord est intervenu avec nos représentants, établissant une rémunération systématique et rétroactive au 1er septembre 2017 des titulaires d’un master, sur l’échelle des maîtres auxiliaires de 1ère catégorie. C’est un bon début, même si la finalité reste la rédaction d’un nouveau décret fixant les modalités d’une rémunération décente.
En ce début d’année, le Snceel reste une organisation professionnelle vaillante. Sur ce sujet, comme sur d’autres. Nous n’entendons pas dicter la conduite des autres composantes de l’enseignement libre, nous tenons simplement à rappeler une des caractéristiques de notre ADN. Cette qualité fait écho à notre fidélité envers la liberté de l’enseignement dans notre pays. Finalement, le mot vaillance n’est peut-être pas si désuet, dans un monde qui manque cruellement de courage … et d’amour !
Vivien Joby
Troisième vice-président