Qui n’a pas lu dernièrement un article traitant de l’intelligence artificielle ? Il y a peu de chance d’échapper à un bon papier sur les logiciels stars du moment.

Le pape François s’habille chez Balanciaga, Emmanuel Macron devient éboueur à Paris et Donald Trump file – enfin – en prison. Ce qui prenait auparavant des heures de retouche, avec un bon savoir-faire, devient aujourd’hui un jeu d’enfant avec DALL-E. Une dissertation en philo, une question difficile ? ChatGPT produit un contenu original, plus difficile à confondre qu’un simple « copier-coller » – franchement ringard – ou que le plagiat du meilleur élève de la classe. Vous en doutez ? Faites le test : une adresse électronique, un mot de passe, en trois minutes, l’ennemi de la page blanche s’installe. Tapez alors votre message dans la boîte de dialogue et observez. Comme dans les meilleures dystopies, le petit curseur rectangulaire clignote et sautille gaiement de ligne en ligne pour élaborer un texte en rapport avec votre message. Petit frisson WarGames garanti.

Aussi n’ai-je pu résister à envoyer « à quoi sert le Snceel ?». Voici la réponse.

« Le Snceel est le syndicat national des chefs d’établissement d’enseignement libre en France. Il a pour objectif de représenter et de défendre les intérêts des chefs d’établissement d’enseignement privé auprès des pouvoirs publics et des autres acteurs de l’éducation en France.

Le Snceel est également chargé de promouvoir la qualité de l’enseignement dans les établissements privés sous contrat, d’accompagner les chefs d’établissement dans leur gestion quotidienne et leur développement professionnel, et de favoriser les échanges entre les différents acteurs du secteur de l’enseignement privé.

En somme, le Snceel est un acteur important du paysage éducatif en France, qui œuvre pour la défense et la promotion de l’enseignement privé, ainsi que pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement dans ce secteur. »

Induit en erreur par un acronyme dépassé, ChatGPT confond l’intérêt des personnes et celui des établissements, mais propose une conclusion globalisante plus intéressante. Une lecture critique reste donc nécessaire, même si le Snceel passe le test de la reconnaissance de masse.

Tout comme il faut aussi se méfier de la tendance à la digression qu’occasionnent ces nouveaux outils. Car la vraie question du moment est « à quoi sert le protocole sur les mixités ?» signé entre le secrétariat général de l’Enseignement catholique et le ministère de l’Éducation nationale. La réponse ne figure pas encore dans ChatGPT et pas davantage dans cet éditorial, mais il serait bon d’échanger sur le sujet.

L’intelligence artificielle se contente de compiler l’existant et envisage le probable. Elle ne permet pas de savoir ce qui doit être.

Vivien JOBY
Président du SNCEEL