Par Bruno Dillies, modérateur.
Que de chemin parcouru en dix ans pour la lente mais nécessaire reconnaissance d’un seul et unique métier : chef d’établissement. Dix ans que les chefs d’établissement du premier degré ont vu leur métier reconnu dans un statut de chef d’établissement calqué sur celui en vigueur de longue date pour les collègues du second degré. Un seul et unique métier mais des conditions d’exercice différentes. Ce n’est pas autre chose que la conférence des évêques de France a choisi d’instituer en adoptant, en 2013, le statut de l’enseignement catholique de France. Ce n’est pas autre chose que porte de longue date le Snceel.
Un statut écrit au singulier. Unicité de fonction d’abord, une seule dénomination pour un seul métier : chef d’établissement. Les mots ont leur importance. Unicité d’établissement, point d’école, de collège ou de lycée mais une mission exercée au sein d’une École catholique. Unicité de mission ensuite. Elle est la même quelles que soient les spécificités d’exercice : taille de l’établissement, public accueilli, situation géographique, profil socioculturel. On pourrait multiplier à l’envi les éléments qui différencient tant nos établissements mais ne diminuent jamais la mission qui nous est confiée. Unicité de responsabilité enfin, eu égard à la communauté éducative qu’il fédère autour de lui. Premier ou second degré, les articles 145 et suivants dessinent le contour de cette responsabilité très exigeante posée et de plus en plus complexe à exercer chaque jour.
Il était alors temps de promouvoir un statut unique du chef d’établissement, prolongement logique et évident d’un statut de l’enseignement catholique rédigé au singulier.
Ici ou là se font entendre des voix divergentes, laissant à penser que les chefs d’établissement du premier degré ne doivent pas solliciter un statut unique, arguant du fait que ces derniers ne disposeront jamais des moyens pour mettre en œuvre de nouvelles responsabilités. Sauf que, ce n’est pas le statut du chef d’établissement qui détermine d’anciennes ou de nouvelles responsabilités, mais bien le statut de l’enseignement catholique et lui seul qui énumère et précise l’intégralité des charges qui fondent le métier de chef d’établissement au quotidien.
Il est en revanche opportun de se demander s’il n’y a pas à certains moments quelque chose qui s’apparente à une forme de moins bientraitance quand l’institution choisit de missionner un cadre dans un lieu d’exercice où chacun sait qu’il ne disposera ni des moyens humains, ni des moyens matériels pour exercer pleinement et entièrement sa mission. Ajoutons à cela une formation initiale valorisante mais exigeante, une reconnaissance salariale parfois anecdotique et l’on réunit les ingrédients pour concocter des débuts de carrière complexes n’encourageant pas de nombreux collègues formés et volontaires à poursuivre plus loin ou à accepter de nouvelles missions.
Le travail est en cours et le Snceel s’y associe pleinement en étant force de proposition pour qu’aboutisse ce statut unique, des responsabilités reconnues et par conséquent une rémunération équitable comme reconnaissance d’une seule et même mission.
Au sommaire de ce numéro :
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