Le constat est partagé par la plupart des acteurs de l’éducation : le collège français va mal. Beaucoup trop d’élèves y sont en échec et le système tel qu’il fonctionne aujourd’hui se contente trop souvent de les abandonner au bord de la route. De ce fait, il contribue à aggraver les inégalités sociales. Français, mathématiques, histoire-géographie : les enquêtes Pisa et Cedre (1) montrent en effet combien le niveau des ceux qui aujourd’hui sont scolarisés au collège a baissé tant par rapport à leurs prédécesseurs que par rapport au niveau moyen des jeunes de l’OCDE.

La volonté ministérielle de réformer, une fois de plus, un collège qui demeure le « point noir » du système éducatif français n’est pas donc pas critiquable en soi. La volonté de donner une marge d’autonomie aux établissements doit être salué, particulièrement dans notre pays à tradition centralisatrice.

Face à l’effervescence médiatique du jeu politique partisan, entre la centralisation jacobine et la tendance néo-libérale, il nous semble bon d’affirmer une position plus mesurée et objective.

Pour notre organisation professionnelle, l’égalité des chances ne peut être confondue avec l’égalitarisme et l’excellence ne se conçoit que dans la  diversité. Par ailleurs, pour le Snceel, c’est en octroyant plus d’autonomie aux établissements (2), en redonnant du sens aux apprentissages par l’approche interdisciplinaire que la réforme engagée peut constituer un levier de changement à même de faire évoluer le métier d’enseignant.

Encore faut-il, dans nos établissements, choisir de susciter, au sein des équipes et chez les enseignants, travail collectif et autonomie pour définir les projets pédagogiques innovants, construire les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), développer l’accompagnement personnalisé.

Cette réforme, très perfectible, n’a rien de révolutionnaire mais elle autorise le chef d’établissement, notamment avec les modalités d’utilisation de la marge d’heures enseignants, à utiliser stratégiquement les espaces de liberté qui lui sont offerts : nous avons un an pour nous y préparer. Pour ce faire, le Snceel organise le 21 septembre une journée d’informations.

Arnaud PATURAL

3e Vice-Président

 

1. Respectivement programme international de suivi des acquis des élèves et cycle des évaluations disciplinaires réalisées sur échantillons.

2. La réforme prévoit que 20 % de la dotation horaire globale seront utilisés selon des modalités fixées par les équipes enseignantes sous l’autorité du chef d’établissement.